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Pourquoi fouiller les mines?

Image© arkemine.fr

La recherche archéologiques dans les mines

Les recherches archéologiques dans les mines connaissent un développement depuis  de trop courtes années, du fait de la prise de conscience du patrimoine important et de l’apport pour l’étude des techniques et des sociétés que la fouille des mines permet d’éclairer.
Des sociétés d’études ou des associations  se sont formés spécialisées dans la fouille de mines ou dans leurs études: comme arkemine, la safemm ou Ermina, elles sont caractéristiques de cet intérêt croissant pour ces sites délaissés.
La fouille en mine est le royaume de l’interdisciplinarité, de nombreuses spécialités y participent comme des archéologues, des géologues, des spéléologues. Chacun apporte sa connaissance et son expérience pour un compréhension globale du site.
L’archéologie des mines touche une autre branche de l’archéologie, l’archéologie des techniques. Les recherches sur les techniques se font à partir de la chaîne opératoire, il faut donc commencer par la matière première et son mode d’acquisition, ici, par le forage minier, il va ainsi falloir l’analyser et le décomposer puis remonter la chaîne opératoire comme dans la métallurgie du fer ici. Les recherches répondent à des questions quelles sont les modalités de recherches des matières premières? quels sont les minerais recherchés? quelle en est la taille? combien produisait t’elle?
Ces recherches permettent une forte valorisation du patrimoine miniers et ainsi permet sa conservation et sa compréhension, les réponses apportées nous permettent de connaître pour les mines, les techniques d’extraction du minerai et l’organisation des mines et leur place dans l’artisanat et l’économie régionale.

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Mise au point

Dans ces quelques articles, nous avons donc vu une répartition des sites miniers, à travers quelques noms, sur l’ensemble de la France, et notamment au Sud. Les noms donnés ici ne représentent qu’une petite quantité des sites miniers connus, et il est probable que d’autres sites nous soient encore inconnus, modifications du terrain par ensevelissement ou autre ayant pu en cacher. Nous avons pu voir, d’autre part, quelques techniques du travail du bronze et du fer à travers des études microscopiques très précises sur la composition moléculaire et minérale des objets, qui ont permis de déterminer les actions réalisées, et les méthodes de chauffe employées. Nous avons notamment vu une reconstitution de l’épuration du fer à travers l’expérimentation réalisée dans un bas-fourneau gallo-romain reconstitué. Enfin, par la diffusion dans les musées, nous voyons un début de développement de l’intérêt pour la métallurgie dans son ensemble, plus seulement des objets de prestige en or et en argent, ou de l’armement militaire, et donc aussi pour ce qui est lié aux vêtements, comme les fibules, mais toujours avec un certain manque du côté des outils, de leur utilisation… On voit parfois, dans certains petits musées spécialisés, des activités en relation avec ces objets métallurgiques, comme au musée du Vieil Evreux, Gisacum, autre exemple que nous n’avons pas encore abordé dans ce blog. Enfin, nous pouvons donc dire à partir de ces quelques éléments, que les ressources numériques, uniques sources utilisées dans nos recherches jusqu’alors, nous permettent déjà d’obtenir un éventail assez large d’informations plus ou moins précises grâce à divers sites : sites de musées, cherchant à attirer et donc présentant quelques grands intérêts de leurs expositions, ainsi que leurs programmes, des sites de recherche scientifiques, tels INRAP et Archéophile, référençant les sites archéologiques et exposant des comptes rendus de recherche, ou encore Persée, fournissant de plus en plus de textes scientifiques.

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Approche du sujet

Avant les invasions romaines, le territoire gaulois était plus large que la France actuelle, comprenant Belgique, Luxembourg et Nord de l’Italie, et divisé en un grand nombre de tribus. A cette époque déjà, on note la présence d’agriculture, d’élevage, de commerce et d’exploitations minières. On note aussi la présence de monnaies, qui différent entre chaque territoire, en argent pour la vallée du Rhône, et en or en Auvergne. Avec les invasions romaines et la conquête totale du territoire, on observe alors, malgré quelques particularités régionales, une unité du territoire, avec une monnaie unique pour reprendre cet exemple, à l’effigie des empereurs romains. L’arrivée des romains permet des progressions techniques dans de nombreux domaines, dont la métallurgie qui nous intéresse ici. Ces informations proviennent surtout des recherches archéologiques. Les fouilles de plus en plus nombreuses en milieu urbain et rural apportent divers informations qui permettent de renforcer ce que l’on sait, ou d’apporter des connaissances nouvelles offrant un élargissement des problématiques générales, ainsi que des précisions sur les contextes avec des études toujours plus poussées sur les objets, grâce à l’archéologie expérimentale d’une part, et aux développement des moyen scientifiques. Par ailleurs, quelques textes nous permettent de resituer des faits, méthodes de créations d’objets métalliques, ou localisation de sites miniers lorsqu’un auteur décrit un village, une ville, une région. Nous tenterons ici de donner un aperçu global des espaces d’extraction des métaux, qui peuvent nous informer d’une part sur les relations d’échanges entre les régions, et avec le reste de l’empire Romain, d’autre part sur les types de productions régionales. Nous verrons aussi quelques procédés du travail de certains métaux, des moyens employés pour les retrouver, et quelques objets courants issus des productions gallo-romaines. Enfin, nous traiterons aussi de la diffusion du savoir sur les productions gallo-romaines, notamment dans les musées qui présentent les objets, et exposent parfois des reconstitutions, et donc à travers les ressources numérisées.

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Les ateliers dans la ville, exemple d’Autun et d’Alésia

Au fil du temps, les emplacements des ateliers de travail des métaux a changé dans la ville d’un point de vue général, toujours avec quelques exceptions. Nous verrons ici quelques exemples.

Tout d’abord à Autun, des espaces réservés à l’artisanat, et donc au travail du fer, du bronze et des métaux associés ont été observés en trois espaces différents, deux au Nord et un au Sud. Le point commun de ces espaces, outre d’être réservés aux productions artisanales, est de se trouver en bordure de la ville, toujours à l’intérieur, et collé aux enceinte. Quelques objets y ont été retrouvés à différentes époques, des fibules en bronze, des clochettes.

Les ateliers nécessitant l’action du feu ont rapidement été placés en bordure ou en dehors des villes, afin de limiter tout risque d’incendies. Ceci explique pourquoi on retrouve assez rarement de déchets métalliques à l’intérieur des sites urbains fouillés. Pour les espaces de purification du fer par exemple, on en retrouve dans les forges parfois, mais aussi proche des espaces miniers, comme au Mans, ou à la Buissière dans le Loiret, afin de purifier directement le minerai récolté pour qu’il puisse être directement travaillé une fois arrivé dans la forge.

Exemple d’étude à Alesia :

Les premières fouilles ayant permis d’obtenir de nombreuses informations sur le site ont été réalisées par l’archéologue V. Pernet, de 1905 à 1914, qui ont montré une richesse du mobilier de fer conservé aux 1ers siècles avant et après J-C. De nombreux ateliers sont supposés, dus au nombre déchets retrouvés, mais leurs emplacements varient en fonction du temps. De nombreuses autres fouilles ont été réalisées au cours du 20ème siècle pour mettre à jour un grand nombre de structures (1952 : lieu-dit  En Surelot ; 1978…).

Sur cette image, on observe un édifice à plan semi circulaire, il s’agit d’un odéon, édifice dédié à la musique, la poésie, et contrairement au théâtre, couvert d’un toit. A l’Est de cet odéon se trouve une grande structure, il s’agit du forum. Les espaces artisanaux et commerciaux, consacrés en partie à la métallurgie, se situent au Sud et à l’Est du forum. Contrairement à Autun, on a donc présence de la production à côté du commerce et non à distance. D’après les résultats, on compte ici dix-sept espaces de travail des métaux, sept pour le bronze et dix pour le fer, au premier siècle avant J-C, soit au début de l’occupation romaine. Les études en laboratoire ont montré que les techniques employées ici étaient les plus développées de l’époque. On a donc un site qui revêt une certaine importance, même dans le monde romain, car il a fallu ou faire venir des artisans spécialisés, ou alors former les artisans présents. Du point de vue des productions, il semble que les forges produisent en continue, durant toute l’occupation, « des objets et de l’outillage pour l’habitat, l’artisanat et la vie quotidienne ». D’après les études, il semble que les évolutions de l’occupation ont donc changé la place de certains ateliers, notamment au Sud qui ont fermé, mais que cette occupation s’est aussi développée à partir des établissements métallurgiques. En effet, les ateliers de bronze situés à l’Est du forum ont continué leurs activités au 1er siècle de notre ère, et il semble que les îlots d’occupation se soient organisés autour de ceux-ci.

Les quartiers observés ici ne sont qu’une partie de l’espace artisanal, et non la totalité. Ils présentent quelques spécificités : ouverture vers l’espace commercial et le forum, donc un lien direct entre la production et la vente des produits, aussi au Sud sur l’axe principal, sans doute par soucis de faciliter l’approvisionnement des ateliers, séparation à l’Est des autres îlots par plusieurs mètres, on peut supposer ici une protection contre les risques d’incendies.

Une grande quantité de matériel, ferreux notamment, retrouvé : _ des vestiges d’huisserie et de charpente soit des clous, des clés, plaques de serrures, ainsi que des objets de cuisine comme des fragments de poêles.

_de l’outillage avec des haches, des marteaux, des couteaux, des ferrures de seaux, des chaines de boucher, et bien d’autres objets encore.

Fig. 7. Alésia, Mont-Auxois, La Fanderolle. Mobilier de fer (charronage) issu du sous-sol 22 (parcelle 505, cf. fig. 6). Palais du Roure, Avignon.

Fig. 7. Alésia, Mont-Auxois, La Fanderolle. Mobilier de fer (charronage) issu du sous-sol 22 (parcelle 505, cf. fig. 6). Palais du Roure, Avignon.

http://www.google.fr/imgres?um=1&newwindow=1&hl=fr&tbm=isch&tbnid=3RkrnzEBrylprM:&imgrefurl=http://romains-alpes-maritimes.com/pages/commercants-boucher.html http://www.google.fr/imgres?um=1&newwindow=1&hl=fr&tbm=isch&tbnid=3RkrnzEBrylprM:&imgrefurl=http://romains-alpes-maritimes.com/pages/commercants-boucher.html

Ont aussi été retrouvés des lingots de fer, un enclume, des ornements en bronze de harnachement, et des monnaies, éléments essentiel ayant permis des datations, et surtout la confirmation de l’appartenance d’un espace à une époque (une partie, de Domitien à Marc Aurèle, soit de 81 au plus tôt, à 180 au plus tard).

Il est attesté que le travail d’épuration se fait en dehors des villes, après cela, le fer par exemple arrive sous forme de lingots le plus souvent ou de barres. Il est ensuite travaillé au sein de forges, mises en évidences par les fouilles et études chimiques des sols et matériaux retrouvés.

Fig. 14. Alésia. Quartier au Sud-Est du Forum, îlot F-Ouest (atelier XXIV-408 de l'Horizon IIIb, fin du IIIe siècle ap. J.-C.) : foyer 54 de forge et/ou d'épuration (cl. M. Mangin) (extrait de Mangin et alii, 2000a, pl. XI, 7, p. 171)

Fig. 14. Alésia. Quartier au Sud-Est du Forum, îlot F-Ouest (atelier XXIV-408 de l’Horizon IIIb, fin du IIIe siècle ap. J.-C.) : foyer 54 de forge et/ou d’épuration (cl. M. Mangin) (extrait de Mangin et alii, 2000a, pl. XI, 7, p. 171)

Bien que l’absence d’épuration soit d’ordre général en agglomération, il semblerait tout de même que cette étape, ainsi que la réduction, soit pratiquée à Alésia, mais dans de faibles proportions. On a donc ici la présence d’un travail de la métallurgie qui prend une part importante au sein de la ville, aussi bien dans l’élaboration des objets, notamment en fer et en bronze, et de l’organisation de la ville qui, bien qu’elle prenne généralement le pas sur les atelier (l’espace Sud du forum à été réaménagé pour construire un arc) se plie parfois à leur présence pour se développer.

La fin des activités métallurgique à cet endroit est estimée au début du 3ème siècle.

Michel Mangin et Philippe Fluzin, « L’organisation de la production métallurgique dans une ville gallo-romaine : le travail du fer à Alésia », Revue archéologique de l’Est, Tome 55 | 2006, [En ligne], mis en ligne le 07 septembre 2008. URL : http://rae.revues.org/800. consulté le 19 avril 2013.

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La chaîne opératoire de la métallurgie du fer gallo-romaine

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Tête de marteau gallo-romain.

Le fer avant d’être mis en oeuvre pour produire différents objets passe par différentes étapes et s’est pour ainsi dire « transformé » entres celle ci.

Extraction: Le minerai est ramassé dans la nature, dans des mines ou grâce à des affleurements naturels. Le minerai de fer trouvé dans la nature est souvent sous forme d’oxyde (fer combiné à d’autres éléments), la teneur en fer est alors moindre il faut donc le tirer de ce conglomérat de matière qui est inutile et le rend inutilisable tel quel.

Réduction: C’est ici que le bas fourneau rentre en jeu. Il va permettre par adjonction successive de charbon et de minerai de fer préalablement concassé, lavé, de purifier celui ci. La température du bas fourneau en son cœur atteint les 1300°C. La réduction se fait grâce au charbon de bois le monoxyde de carbone fera office d’agent réducteur pour cela il faut aller jusqu’au cœur du métal, cela donne une loupe (éponge de fer). Le fer n’est donc pas encore pure à la sortie de cette première étape de réduction.

Raffinage: la loupe est chauffée dans du charbon de bois. Il faut réchauffer puis marteler successivement car le fer une fois refroidit devient moins facile à travailler, et plus fragile. Cette étape enlève les impuretés. On peut aussi faire repasser l’éponge de fer dans le bas fourneau.
Le fer doit être purifié pour avoir les propriétés mécaniques que nous lui connaissons, ici c’est la dureté et la malléabilité qui sont recherchés.

Forgeage: suite à cette étape de purification le fer est mis en forme, tout d’abord sous forme de barres puis ensuite façonné en objet, ces deux étapes réclament une forge, on va mettre en oeuvre le fer par martelage.

Recyclage: Ensuite, après une durée de vie de l’objet qui est variable, celui-ci peut être recyclé. Le fer se recycle très bien et presque à l’infini, on va donc le chauffer à la forge et le marteler pour ensuite créé un nouvel objet.

Ces étapes laissent un certain nombre d’indices archéologiques qui permettent de le distinguer (scorie coulée , fragment d’éponge, ébauches, tuyères etc..)

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Une scorie.

De nombreuses personnes s’adonnent à la métallurgie gallo romaine entre autre cette association: http://association-orchis.over-blog.com/

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Quelques mines en Gaule Romaine

Avant toute création métallurgique, la première étape consiste à obtenir les matériaux nécessaires. Il faut donc rechercher les zones où il est possible d’extraire les minerais et préparer l’exploitation. La plupart des espaces d’extraction étaient connus aux périodes antérieurs. On observe une diversité des métaux qui ont sans doute garanti une certaine indépendance vis-à-vis de l’approvisionnement. De plus, ils sont largement répartis sur l’ensemble de la France, mais il semble que l’on trouve une plus grande quantité de produits dans le Sud du pays.

Tout d’abord, pour le cuivre, on trouve des mines d’exploitation dans le Sud, avec une grande quantité de sites. On en a donc en Ariège, près des Pyrénées, et à Cabrière et Pioch-Farrus, aussi dans le Sud. D’autres sites sont présents proche de Montpelier, ou à Clairac, et Ceilhes. Vu le nombre de sites, on peut supposer une production suffisante pour l’approvisionnement local, ainsi que l’exportation.

Ensuite, pour l’étain, on trouve ici une plus faible quantité d’espaces d’exploitation. On a donc dans le Massif armoricain le site de Saint Renan, puis Abbaretz, tous deux à l’Ouest du pays, et enfin Echassières dans le centre, qui sont les sites principaux. Il existe aussi d’autres sites de moindre importance. Il faut noter que l’exploitation de l’étain est assez faible en France, et qu’il est nécessaire d’importer des produits. Cependant, il s’agit des besoins actuels, on peut supposer que l’exploitation était sans doute  suffisante à l’époque, au moins au niveau régional. Avec ces deux produits, il était donc possible de fabriquer du bronze sans avoir recours à l’importation.

S’ensuit l’exploitation du fer, «Le minerai de fer est un minerai pauvre appelé « alios » qui se constitue par transport, sous l’action des eaux, et agrégation des molécules d’oxydes présentes en grandes quantités dans les couches argilo-sableuses du sous-sol local. Il se trouve à faible profondeur (un à deux mètres), ce qui rend son extraction facile. Il se présente sous la forme de rognons ou de plaques. Une gangue sableuse enferme un matériau habituellement noir. C’est un agglomérat d’oxydes de fer et d’impuretés. » (http://www.archeoforet.org/ouvre/result/fer/index.htm). On trouve donc du fer en relativement grande quantité, mais dont le travail d’épuration est important pour pouvoir réaliser des objets. On trouve des sites d’exploitation du fer dans le Sud, en Normandie et Sarthe au Nord-Ouest, mines présentant un grand nombre de puits et de galeries, ainsi qu’en Loraine. A l’Est de la France, des recherches ont montré la présence de multiples petites unités d’exploitation. Un exemple de site au Sud, dans le domaine des Forges dans l’Aude, au Ier siècle avant notre ère, ont été retrouvés un grand nombre de déchets, scories et d’objets en fers, ainsi que plusieurs types de structures du travail de ce minerai: batteries de bas fourneaux, et foyers d’épuration.

Enfin, on trouve aussi plusieurs sites d’exploitation de l’or et de l’argent en territoire gaulois. Pour l’argent, on observe des mines au Sud, comme à Aveyron, et aussi dans le centre, en Auvergne. Pour l’or, on a des mines dans le Limousin, au Pays des Mauges, à l’Ouest, en Vénétie, Bretagne, et Helvétie, dans le jura Suisse.

On voit donc ici des possibilités d’exploitations nombreuses et variées dans le territoire même des Gaules, qui a sans doute garanti à la province romaine une certaine indépendance quant à l’approvisionnement de ces métaux. Certaines régions étant encore trop peu connues, on ne peut pas encore faire de généralités quant aux productions, si elles sont plus ou moins présentes dans certaines régions.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_2000_num_57_1_3206

http://sigminesfrance.brgm.fr/telechargement/substances/Sn.pdf

http://histoiredesmauges.free.fr/Dossiers%20th%E9matiques/l’or%20des%20Mauges,fin.htm

http://www.ally43.fr/content/view/13/34/

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D’autres mots sur les musées

Comme vu avec le fourneau lors de l’étude de l’INRAP, les expérimentations se font plus nombreuses pour connaitre les techniques et les procédés employés dans le passé. Il peut aussi s’agir d’un moyen pour attirer des curieux, et cela, certains musées l’ont exploité. En effet, on trouve dans quelques lieux des reconstitutions de travail de la métallurgie, exposés lors de visites. Certains musées, comme celui d’Arles, proposent aussi des ateliers, qui portent surtout sur le travail de l’argile mais on peut espérer des activités liées à la métallurgie par utilisation d’outils par exemples, ainsi que des journées thématiques. Tout aussi rapidement, le musée d’archéologie national de Saint Germain en Laye dispose sur son site internet d’un petit espace consacré à l’époque gallo-romaine, dans lequel quelques œuvres sont présentées, dont du matériel métallurgique avec son contexte, ainsi que des documents permettant d’appréhender le contexte spatio-culturel.

D’autres musées, comme celui de Rouen, proposent des documents téléchargeables dans lesquels on retrouve divers éléments liés à la Gaule Romaine, avec des informations sur les pièces métallurgiques dans la vie courante. Dans les documents proposés, on peut voir que les objets métallurgiques, aussi bien en fer qu’en bronze, étaient largement répandus dans la plupart des domaines de la vie, que ce soit la vaisselle, les vêtements, les distractions et l’hygiène avec les thermes. Nous verrons quelques objets dans de prochains articles.

On remarque pour tous ces espaces une assez faible diffusion d’images qui ne nous permet pas d’obtenir une idée précise de la métallurgie dans le monde gallo-romain, ni des autres disciplines, et nous invite surtout à nous déplacer afin d’apprécier ces objet de visu.

On trouve par contre une grande variété d’objets liés à la métallurgie sur le site culture.gouv.fr qui permet aux passionnés de savoir où s’orienter pour pouvoir regarder telle ou telle collection. Ce site regroupe des inventaires de différents musées français, offrant encore une diversité d’endroits à visiter.

 

http://www.arles-antique.cg13.fr/mdaa_cg13/root/index.htm

http://www.museedesantiquites.fr/dossiers-gaule-romaine.html

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La métallurgie dans les musées

Situé à 30 kilomètres au Sud de Lyon, dans le Sud Est de la France, le musée Gallo-romain de Saint-Romain-En-Gal est créé à partir du site archéologique du même nom. Il présente divers expositions sur ce thème, et possède un site internet dans lequel sont régulièrement mise à jour les différentes informations relative au musée, c’est-à-dire aussi bien les expositions temporaires que des évènements.

Le site s’organise de manière assez claire. La page d’accueil tout d’abord nous mène sur une page dans laquelle nous retrouvons divers évènements présentés dans les deux musées gallo-romain du département du Rhône, celui de Saint-Romain-En-Gal et de Lyon-Fourvière. L’entête nous permet de nous diriger vers l’un ou l’autre de ces musées. Il est toujours possible de rejoindre le second musée par un icône situé en haut de chaque page.
L’entête présente ensuite plusieurs onglets ramenant vers différentes pages, selon les informations que l’on souhaite obtenir : une présentation du musée, sa collection, ses expositions… offrant une circulation claire et facile pour les visiteurs, d’autant que les couleurs simples du site permettent de repérer les liens sur lesquels il est possible de se diriger. Aussi, sur chaque page apparait, sur le côté, un encadré dans lequel sont répertoriées les « informations pratiques », heure d’ouverture, jours de fermeture, adresse, téléphone, mail, ainsi que quelques images générales du site et du musée.
Sur la page « collection », le site nous offre une image d’introduction, une brève présentation de la raison pour laquelle ce musée a été créé, et l’origine des œuvres. Vient ensuite une liste de nom d’œuvres qui sont rapidement décrites et restituées dans leur contexte. Aucune image n’est présentée, et rien ne permet de retrouver une œuvre particulière (hormis ctr F). On a ici une énumération de différents éléments présentés dans le musée, sans aucune illustration autre que la mosaïque présentée au début. Cela s’explique par le fait que le musée ne peut présenter ses œuvres sur le site, car cela pourrait être suffisant pour que les visiteurs ne viennent pas, il y a donc un procédé d’attirer l’attention des visiteurs potentiels avec une œuvre, puis des descriptions qui, une fois au musée, ou par une rapide recherche sur internet, prendront tout leur sens. Les métaux sont brièvement évoqués dans les descriptions, qui s’intéressent plus aux motifs montrés et des produits alimentaires, ainsi qu’aux procédés de construction. De même dans l’espace des métiers, seul le travail du plomb est mentionné, mais qui semblait être très présent dans la région viennoise ; la question reste de se poser sur la contemporanéité ou non des 70 artisans dénombrés par les objets retrouvés. Les objets métalliques ne sont donc pas réellement considérés comme indispensables à la compréhension des éléments présentés, et semblent être relégués à un arrière-plan. Cette manière de présenter peut aussi nous informer sur une certaine absence de métaux précieux, qui auront sans doute été mentionnés s’ils avaient été présents, afin de montrer qu’il s’agissait d’un lieu non seulement bien décorés, mais aussi pourvus d’objets de grande valeur.
La même démarche est observée pour le site archéologique, une image de présentation, une introduction, puis les présentations des différentes parties pour pouvoir se situer.
Enfin, parmi les expositions préparées, l’une d’entre elles traite du « quotidien des légionnaires ». On aura donc un petit aperçut du matériel créé par la métallurgie pour l’armement. Encore une fois, les éléments nés de la métallurgie sont peu représentés, et l’intérêt sera porté surtout sur la façon de vivre selon une reconstitution, dont la pertinence restera à définir.

Consulté la dernière fois le 12/03/2013 : http://www.musees-gallo-romains.com/saint_romain_en_gal/presentation

De même, le site du musée Lyon-Fourvière présente la même organisation que le premier musée. C’est-à-dire un entête répertoriant les onglets vers toutes les données nécessaire, les informations pratiques sur chaque page. Les couleurs de fond sont identiques, mais contrairement au premier site qui présentait ses informations avec des encadrés verts, celui-ci utilise le rouge.
De même pour les articles, une photo est présentée en introduction, pour attirer l’attention, le reste n’étant que présentation de quelques éléments présents dans le musée (œuvres, reconstitutions, maquettes…). Contrairement au premier musée, celui-ci semble présenter plus d’éléments en rapport à la métallurgie.
En effet, dès l’introduction de la collection, on observe que l’image proposée présente quelques objets, notamment en argent, dont trois statuettes avec de la décoration en or, le reste étant du mobilier de vaisselle. Le musée présente aussi un calendrier en bronze, qui semble être sa pièce maitresse, mais étant d’origine gauloise, son intérêt sort du contexte chronologique que nous nous sommes fixés. Autre point, cette fois correspondant à notre sujet, est la brève présentation d’un atelier monétaire à Lyon. Cet établissement montre la romanisation de la cité, et aussi l’importance de cette ville dans le développement en Gaule-romaine. En effet, la présence d’un espace où l’on créé la monnaie, qui sert souvent à payer les armées, montre un certain niveau, pour l’approvisionnement en métaux précieux, nécessaire pour créer les monnaies. De plus, le ville apparait par la suite comme fournisseur de ces monnaies et obtient donc une influence d’autant plus importante. Ensuite, un trésor est mentionné, sans être décrit ni présenté. On peut supposer une manière d’attirer l’attention en ne dévoilant pas le contenu, pour qu’il puisse être découvert par les visiteurs.
Ce trésor montre une réelle richesse de la part de son ou ses possesseurs. Deux dépôts ont été retrouvés, présentant des objets d’une très grande qualité, créés à partir de métaux précieux : bronze, argent, or, parfois des mélanges, sur différents types d’objets : des statuettes, anneaux, coupes, assiettes, monnaies, même une aile…
Consulté la dernière fois le 12/03/13 : http://www.culture.gouv.fr/rhone-alpes/vaise/p3_main2.htm

D’autres objets sont encore indiqués, un fragment de jambe de cheval en bronze ainsi que des pendants d’oreille.
Contrairement au premier musée, on peut ici voir la présence d’un fort matériel métallurgique, mais surtout lié à l’orfèvrerie, argenterie, et travail du bronze. La présence importante de ces objets s’explique par le fait que l’on se trouvait dans une cité importante de Gaule-romaine, où se concentrait une certaine élite, possédant de grandes richesses, contrairement au premier site, qui devait être une agglomération secondaire, rattachée à la ville de Lyon.
On note tout de même que l’accent est mis sur le matériel métallurgique précieux, c’est-à-dire l’or et l’argent notamment, un peu le bronze, mais aucun objet en fer, cuivre ou étain n’est ici présenté. On a donc une vision ici de l’intérêt de notre époque pour la métallurgie Gallo-romaine, on ne montre que les objets ayant de la valeur afin d’attirer des visiteurs, sans prendre le temps de mentionner les autres productions, ni même les outils indispensables dans la fabrication de ces objets.

Consulté la dernière fois le 12/03/13 : http://www.musees-gallo-romains.com/lyon_fourviere/presentation

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Etudes sur les techniques de traitement du bronze

Article sur les techniques du bronze en gaule romaine. Fichier pdf, par M. PICON, S. BOUCHER, J. CONDAMIN. L’article a été réalisé dans le cadre d’une recherche possible dû, d’une part à l’évolution des techniques d’analyses et de travail sur le bronze, d’autre part par l’accès aux chercheurs à une certaine quantité de matériel en bronze. A savoir que le bronze nait d’une fusion de deux matériaux, le cuivre et l’étain, technique connue depuis le IIIème millénaire avant notre ère dans le monde Egéen (comprenant la Grèce, les Cyclades et la Crète), et affinée au fil des époques. Leurs études se sont portées sur une grande variété d’objets dans le but d’obtenir des résultats sur le plus grand nombre de domaines possible (statues, statuettes, vases, miroirs…).

Les premières questions que se posent les chercheurs sont : la provenance de l’objet ? Et l’origine de la technique ? Un objet peut être retrouvé dans une ville, mais avoir été le produit de nombreux échanges. Pour la technique, il peut y avoir un atelier dans une région, mais qui aurait été influencé, en partie ou totalement, par les savoirs faire des espaces frontaliers, ou par des conquérants, comme c’est le cas en Gaule Romaine avant que ne se développe des savoirs faires locaux, qui restent très inspirés des techniques romaines.
L’article commence d’abord par nous donner les différentes manières qu’avaient les bronziers de créer leur matériau. Nous passerons cette phase sous silence pour nous intéresser plus particulièrement à l’étude des objets, et aux manières de les travailler.
Le bronze se travail plus facilement avec une certaine quantité d’étain, qui varie en fonction des moyens à disposition des artisans. Une augmentation du pourcentage d’étain diminue considérablement la température de fusion « 1025°C à 10% d’étain, à moins de 900°C à 20% […] et de 760°C à 30%». La couleur du produit change aussi en fonction de la proportion d’étain, de rose, il devient jaune-brun à partir de 5% et s’éclaircit en augmentant jusqu’à atteindre une couleur blanchâtre dès 25%. Le résultat obtenu après la fusion des deux matériaux n’est pas malléable à froid. Le métal est donc forgé à chaud, à une température de 600 à 800°C, chauffage qui permet de marteler le métal à froid après trempage. D’autres mélanges sont aussi réalisés : cuivre-zinc, cuivre-laiton au plomb, et un mélange de tous les procédés. Ces différents mélanges offrent des particularités physiques diverses aux produits réalisés (couleur, solidité, augmentation ou réduction de la température de fusion…).

Techniques de travail du bronze, nous reprendrons ici chaque partie présentées dans l’article, résumées et expliquées au mieux :
_structure dendritique (cristallisation évoquant la figure d’un arbre) des bronzes et alliage de cuivre : il s’agit d’un aspect microscopique obtenu par le refroidissement du bronze en fusion, et par le travail du métal à froid, sans recuit.
_écrouissage et recuit : durant le martelage à froid, la résistance du bronze augmente progressivement. La dureté du métal augmente contre son allongement, il devient plus résistant et donc plus difficile à travailler. Au fil du travail, le forgeron doit être de plus en plus soigneux car, bien que le métal soit solide, l’objet devenant de plus en plus fin devient aussi plus fragile. Pour pouvoir continuer le travail à ce moment, les artisans effectuent un recuit, chauffage du bronze à environ 600°C pour rendre au métal son aspect malléable. S’ensuit la trempe pour rendre au métal sa dureté.
_ Structure d’écrouissage des bronzes et alliages de cuivre : L’étude des marques d’écrouissage (travail de durcissement du métal par sa déformation plastique) permet d’obtenir de nombreuses informations sur les méthodes de travail du bronze. Ces marques apparaissent lors du travail à froid, mais ne permettent tout de même pas de définir si l’objet a été travaillé à chaud ou à froid, car ces marques peuvent apparaitre lors d’un travail au chaud (le bronze refroidissant relativement vite), ou disparaitre après un long travail à froid lors d’un recuit trop important.
_ Le problème de la trempe des bronzes : malgré les études, la trempe n’est pas assurée dans l’antiquité, et donc dans le travail du bronze en Gaule Romaine. Bien que certains indices laissent à penser qu’il peut y avoir eu trempe dans certains cas, il peut s’agir d’un évènement accidentel et non d’un acte souhaité, ou bien de tentatives qui n’auraient finalement mené à aucune modification générale des techniques.

Technique de travail du bronze :
_réduction en feuilles par martelage. Un grand nombre d’objets étudiés montrent la pratique du recuit, ou d’un travail entièrement à chaud (hypothèse rapidement écartée aux vues de la maigre épaisseur des bronzes en feuilles minces). L’idée qui semble la plus probable serait donc un travail, comme aujourd’hui, de martelage à froid entrecoupé de recuits, pendant lesquels le métal n’est pas travaillé.
_réduction en feuilles par tournage : ici, le bronze ne connait pas de recuit. Le mélange est directement coulé dans le moule, et ne subit pas de martelage, ou un travail peu important. Le repoussage est utilisé ici pour la mise en forme des pièces, qui consiste à tourner le matériau autour d’un disque ou d’un tour, que l’on actionne pour exercer une pression et ainsi déformer le matériau (insérer image). Les études actuelles semblent montrer que le travail au tour était très répandu dans l’antiquité. Dans cette technique, l’artisan dispose de plusieurs moyens pour préparer l’ébauche d’un objet : directement par coulage du bronze, que l’on observe en Gaule romaine, ou par martelage et recuit.
Lors du travail du bronze, les artisans ajoutaient parfois d’autres matériaux pour le décor de leurs pièces, comme la dorure ou l’argenture, toujours dans de petites proportions par rapport à l’aspect final de la pièce.

On voit donc ici une multitude de technique dans le traitement du bronze dès l’époque de l’antiquité, en fonction des moyens d’une part, et du type d’objet désiré. On a des techniques plus évoluées et utilisant une plus grande quantité de produits dans les grandes agglomérations, tandis que le travail de bronze est moins développé dans les agglomérations secondaires, même si le savoir-faire est identique dans les deux espaces.

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Reconstitution d’un bas-fourneau gallo-romain par l’Inrap

ImageLe bas-fourneau est le four où l’on épure le fer avant de le travailler. Le bas-fourneau ci dessus est une reconstitution d’un bas-fourneau gallo romain, reconstitution faite par l’Inrap.

Il est construit en terre, mais un trou est laissé à la base pour que l’oxygène puisse alimenter le bas-fourneau et que les scories puissent s’échapper d’autres trous sont créés sur les côtés pour permettre à l’air de s’insuffler dans le four. Les scories sont les déchets dû à la purification du fer.

Comment fonctionne-t-il ?

Du minerai de fer est placé par couches successives avec du charbon de bois à l’intérieur du bas-fourneau. Car le fer natif est très rare dans la nature il est souvent couplé à d’autre éléments comme l’oxygène qui donne l’oxyde de fer. La montée en température est faite grâce à la série d’ouverture laissant passer l’oxygène, elle y est aidée par des soufflets. Le fer ainsi monté en température va pouvoir se purifier. Le fer ne fond qu’a 1500°C, la température du bas fourneau ne peut pas atteindre ce niveau ci. Mais tout ce qui enveloppe le fer fond à une plus basse température.

Ainsi les déchets (scories), s’amoncellent au fond du bas fourneau, ou, coule à travers l’ouverture prévu à cet effet.

Mais, le fer n’est pas pour autant totalement purifier, il peut rester des scories dans le métal, il faut donc recommencer plusieurs fois pour avoir un taux de pureté suffisant.

Les gallo romain utilisaient ces bas fourneaux car ils n’avaient pas la technologie pour faire fondre le fer, les hauts fourneaux. Le fer était donc travailler non pas par coulage mais par forgeage.

Le musée du Latté situé dans le parc naturel régional de la Brenne dans l’Indre, propose des ateliers métallurgiques gallo-romains présentant les techniques de production et transformation du fer à l’époque gallo-romaine.

 

L’archéologie expériementale au service de la métallurigie gallo romaine

L’archéologie expérimentale dans le domaine de la métallurgie apporte beaucoup d’éléments, elle est tout d’abord très utile pour la compréhension du matériel trouvé en fouille, quelles sont ces résidus, pourquoi cette structure? L’archéologie expérimental est là pour y répondre.
Par ça reconstituion de bas fourneau on arrive à comprendre les techniques de la métallurgie et surtout de la réduction du fer.
Mais d’autre artisans faisant de l’expérimentation vont plus loin, comme cette artisan (son site http://www.ucuetis.fr/ ) il va utiliser les mêmes outils et techniques que les gallo romains pour créer des objets conteporains ce ces techniques, cette expérimentation permet de mieux comprendre les vestiges, les traces laissées sur eux et entre autres savoir de quelle manière faisait-il chauffé le métal? comment le mettait-il en oeuvre?
Cette approcher permet aussi de faire connaitre ces techniques à un plus grand nombre, car il y a souvent des reconstitutions faites dans les musées comme celui du Latté.
Cette expérimentation permet aussi aux chercheurs de se rapprocher de l’artisan qui a produit l’objet qu’il analyse en comprenant ses choix dans la fabrication de l’objet et ses choix techniques.